Récits de patients

Récits de soin

Récit de patient sur sa rééducation avec un kinésithérapeute depuis 20 ans

écrit par une personne de 39 ans,qui souhaite rester anonyme ( juin 2020)- Témoignage et analyse d’un patient qui est suivi par le même kiné depuis 20 ans.

Un cadeau au goût amer

écrit par Bernard KERDRAON (11 mai 2020) – Témoignage sur la gifle reçue dans les années 60, parce qu’il pleurait de douleurs suite à une opération. 


Récits de vie

SupercapLivre d’Olivier James. Olivier raconte son combat pour devenir libre de faire ce qu’il voulait : coach sportif. Aujourd’hui Olivier est formateur et a crée avec sa femme, une salle de sport à Nice, pour tous les publics. http://www.stefpilates.com/EXC3PT/Bienvenue.html


Les Conversations du dimanche 

Chroniques suite à nos échanges en visio-conférence organisées le dimanche à 18h30. Pour y participer envoyez votre email à :  contact@patients-paralysiecerebrale.fr.


De la poésie pour le dire 

Pas d’courage juste vivre – de Maylis DUBES ( Bordeaux)

La normalité  – de Christophe BELLET (Bordeaux)


Royaume des perles

Phrases ou commentaires de professionnels dites à des patients. Grâce à l’humour, ils prennent une autre valeur. 



Tenir compte du vécu des patients et de leurs parcours

Dans la pratique des professionnels de santé prime le recours aux données probantes, nous vous proposons ici des récits de l’expérience avec cette pathologie et de situations thérapeutiques.

« Dites-moi ce que vous pensez que je doive savoir de votre santé, de votre vie, de votre corps. »

Rita Charon
( médecin, chercheuse littéraire et fondatrice et directrice exécutive du programme de médecine narrative de l’Université Columbia, Etats-Unis).

Extraits de l’article – Le patient, le récit et le soignant : littérature et formation médicale de Martin Winckler, dans Les Tribunes de la santé 2009/2 (n° 23), pages 37 à 42. (Martin Winckler : médecin français né en 1955, romancier ( La Vacation, La Maladie de Sachs, Le Chœur des femmes ) et essayiste.)
 » En France, la formation médicale est proprement schizoïde : on demande simultanément aux étudiants d’ingurgiter des centaines de pages, des milliers de faits et d’informations théoriques et de les appliquer à l’imprévisible, au mouvant, au vivant. Pour fonder leurs diagnostics et leurs décisions, on leur remplit le cerveau de notions complexes qu’on leur présente comme étant le reflet de connaissances scientifiques toutes récentes… mais en rien définitives. On leur demande d’être sûrs de ce qu’ils observent et de toujours questionner ce que disent les patients. On leur laisse entendre que la pensée (du médecin) est supérieure aux sentiments (du patient). Mais surtout – et c’est là sans doute le pire des paradoxes, le plus délétère, le plus nocif pour tout le monde – on leur décrit la maladie comme un ennemi à abattre, le corps du patient comme un champ de bataille, leurs outils thérapeutiques comme des armes et leur métier comme une stratégie militaire qui justifie de procéder à des sacrifices dont ils seront seuls à décider.

Bien entendu, tout cela est faux. Le corps du patient n’est pas un champ de bataille, c’est un ensemble complexe, un écosystème élaboré, impossible à contrôler par le médecin – fût-ce en le « découpant » virtuellement à l’IRM. Et ses souffrances physiques sont intimement liées à ses émotions, son environnement familial, social, culturel, géopolitique… Or, la formation médicale incite le médecin à oublier que « ses » patients sont des individus qui l’ont choisi pour venir présenter incidemment, à un moment donné de leur vie, un problème de santé plus ou moins préoccupant. (…)

On comprend alors que le poids des sentiments et de tout ce qui n’est pas « objectivable » par un interrogatoire orienté, un examen clinique, des procédures de dosage biologique ou des instruments de visualisation plus ou moins invasifs puisse sembler démesuré pour des praticiens qui n’ont à aucun moment été préparés à les prendre en compte. (…)

Au printemps 2008, à l’université de Columbia (New York), j’ai eu l’occasion de participer à un atelier de l’équipe de Narrative Medicine dirigée par le Dr Rita Charon . Au cours de deux journées et demi très riches en émotions et en réflexions, une trentaine de participants (plusieurs n’étaient pas médecins) ont travaillé à partir d’une idée simple, mais d’une grande profondeur : le patient qui pénètre dans le cabinet d’un médecin y entre avec ses histoires. Son motif de consultation n’est pas distinct de sa vie, il lui est intimement lié, par hasard, par nécessité ; l’histoire de sa maladie est un fil qui dépasse d’une pelote de récits. Autrement dit : le patient est un texte, complexe, crypté, en constante élaboration. Et la mission du médecin consiste à y trouver du sens, à en extraire l’essence avec lui. (…)

Soigner, ce n’est pas seulement comprendre et apaiser ce qui fait souffrir, c’est aussi se défaire de la cuirasse technologique et du jargon médical afin de partager son expérience du soin sous des formes qui parlent à chacun. Soigner, c’est se libérer de la « neutralité bienveillante » – cette camisole de force dans laquelle la faculté de médecine aliène les étudiants – pour produire à son tour une jungle de mots, redevenir un « texte-(im)patient », retrouver la faculté de l’être. « 


 

 

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